Je suis passée par plusieurs écoles post-bac, et toutes ces années m’ont été très utiles sur le plan théorique. Tout d’abord la fac, où j’ai fait une double majeure Anthropologie / Histoire de l’Art pendant 2 ans, puis l’école Bellecour, où j’ai étudié pendant 2 ans la communication visuelle, et enfin l’école Aries, où j’ai perfectionné mes acquis en design graphique pendant 2 ans.
Ma valise de connaissances en graphisme était donc bien pleine et je savais manier la suite Adobe comme ma poche. J’avais acquis également une bonne culture en art, design, philosophie ou encore sociologie. Je me sentais au top de ma forme.
Après plusieurs stages dans des agences, j’ai donc décidé de faire le grand saut : devenir indépendante et créer mon propre business. Cette envie, je l’avais depuis très jeune, sauter le pas ne m’a pas paru effrayant du tout. Pendant mes études, je m’étais créée un bon réseau de contacts grâce à l’associatif, j’ai donc pu démarrer facilement mon activité.
Pourtant, ma vie d’indépendante a été jalonnée d’embûches, de remises en question, et de rebondissements. Pourquoi ? Parce que 60% du quotidien d’un indépendant ne s’apprend pas forcément à l’école, mais plutôt sur le tas.
Démarcher des clients
Lorsque je suis sortie d’école, je ne m’en inquiétais pas outre mesure étant donné que mon réseau fonctionnait bien. Des années plus tard, je me rends compte de l’importance d’apprendre à démarcher : trouver ses clients, quel contenu leur proposer, quels supports créer pour leur montrer mon travail et surtout comment vendre mes services.
Lorsque j’ai commencé à le faire, je me sentais apeurée, intimidée, pas à la hauteur. L’idée d’entamer une discussion par écrit ou oral afin de vendre quelque chose me semblait intrusif et déplacé. Pas évident de démarrer avec une vision pareille. Pourtant, ce que tu fais est un métier, et tu es là pour vendre un service. Ni plus ni moins.
Chose que je ne savais pas non plus : démarcher prend du temps. Premièrement, cela demande des recherches. Je ne contacte que des clients avec qui je souhaite travailler et qui ont potentiellement besoin de mes services. Deuxièmement, je cherche comment les contacter. Enfin, plusieurs échanges se succèdent avant qu’un client valide la collaboration.
Tout ce temps, il faut l’organiser pour ne pas s’éparpiller et avoir la possibilité d’effectuer d’autres tâches en parallèle.
Savoir précisément avec qui je veux (et peux) travailler
Le nom exact en marketing pour définir cela est : trouver son coeur de cible. Au début de mon activité, je ne savais même pas ce qu’était une cible. J’aimais créer des logos, utiliser Illustrator et Photoshop, c’était cela mon métier. Alors oui, mais en tant que dirigeant de son propre business… pas que ! Et c’est bien là toute la différence. Tu n’es pas que designer, tu es aussi entrepreneur(e). Sans cible, comment démarcher et créer un business qui fonctionne dans la durée ? Comme je te l’ai dit plus tôt, je ne me préoccupais pas de cela non plus, donc cette question là ne se posait pas. 😉
Le coeur de cible, en marketing, est une catégorie de personnes à qui tu souhaites vendre tes produits ou services. Par exemple, tu peux choisir de travailler avec des PME de ta région (cible), et en particulier les bijoutiers (coeur de cible).
Déterminer ta cible et son coeur va permettre :
- D’orienter le message de ton business
- D’augmenter l’efficacité de tes recherches
- Devenir expert dans un domaine en particulier
Envie d’aller plus loin dans le sujet ? Cet article est fait pour toi : “Etablir une stratégie de développement commercial“.
Etablir des cession de droits d'auteur
Le droit d’auteur est un sujet épineux et complexe, pourtant il est nécessaire de mettre le nez dedans lorsqu’on est graphiste indépendant. Quand j’ai démarré mon activité, je n’y connaissais rien et ça me faisait un peu peur. En quoi ça consiste ? Comment le facturer ? Comment créer un contrat de cession de droits d’auteur ? J’étais perdue !
J’ai signé mon premier contrat dès mon premier projet en freelance. Je me rappelle, c’était pour un logo. La cliente m’avait fourni le contrat, je n’avais plus qu’à le signer. Je n’ai même pas cherché à comprendre son contenu, j’ai juste signé. Plusieurs années après, bien formée sur le sujet, je suis retombée dessus et je me suis rendue compte qu’il était complètement fake. Les closes n’étaient pas valides. Par chance, la cliente avait fermée boutique, pas de regret ou de problèmes en vue.
Si pour toi aussi ce sujet est encore très flou et complexe, je t’aide à y voir plus clair dans une formation appelée “Céder ses droits d’auteur”. J’explique comment fonctionne le droit d’auteur, comment rédiger en 5mn un contrat de cession valide et comment chiffrer tes droits si tu souhaites te rémunérer dessus.
Présenter un portfolio efficace
Au départ, je voulais mettre tout et n’importe quoi dans mon portfolio : mes réalisations d’étudiante, tous les projets réalisés pendant mes passages en agence, mes projets réalisés en indépendante et aussi quelques projets fictifs créés pendant mon temps libre. J’avais l’impression que plus il y avait de choses, plus j’étais compétente. Je me trompais. Il était au contraire difficile de comprendre ce que je faisais et avec quelle cible je voulais travailler. Encore une fois cela posait des problèmes pour démarcher des clients.
Au fur et à mesure des années j’ai donc compris que moins j’en montrais, mieux cela était. Mon conseil est le suivant : l’important est de montrer des projets qui correspondent à ce que tu veux vendre, même si tu n’as que quatre projets.
Quatre projets efficaces, bien présentés et expliqués, c’est déjà très bien.
Je te propose de lire l’article dédié à ce sujet pour explorer le sujet en profondeur : “Un portfolio efficace, quel contenu proposer ?“.
Comprendre ma valeur
Des designers graphiques, il y en a partout. Comment ne pas me sentir engloutie dans ce monde ? Est ce que je suis compétente ? Pourquoi j’ai l’impression que sur ce compte instagram tout est plus beau que mon travail ? Je me suis souvent posée ces questions, et bien d’autres encore d’ailleurs (bien plus dévalorisantes que celles-ci malheureusement). Cela ne me faisait pas avancer dans mon business, bien au contraire.
Avoir peur et se sentir en concurrence permanente avec d’autres designers t’empêche de comprendre ce qui fait ta valeur et tes atouts, car tu es obnubilé par les autres, et qui plus de façon négative. “L’herbe est toujours plus verte dans le champ d’à côté”, me disait ma grand-mère. Elle avait raison.
Qu’est ce qui fait ta différence ? Il suffit d’un petit quelque chose, contrairement à ce que tu peux penser. Et c’est juste là que réside tout ton potentiel. Est-ce ton style graphique, ton histoire, tes passions, une couleur, ton chien, ton process ? Il y a forcément quelque chose.
Gérer un client correctement
Quand je dis “gérer”, je veux dire faire en sorte que l’expérience entre le client et toi soit agréable et enrichissante. Pour en arriver là, je suis passée par plusieurs expériences négatives, qui parfois m’ont rudement secouée. Positivement, cela m’a permis au bout d’un certain temps de comprendre que je devais changer mon rapport à l’autre ainsi que ma perception de ce qu’est un business.
Ce changement a été possible en apprenant à (vraiment) écouter, rassurer, conseiller, négocier, mettre des limites, ne plus me définir au travers des retours négatifs ou positifs que l’on pouvait me faire et ne pas agir en fonction de mes émotions.
Enfin, j’ai compris qu’il ne fallait jamais hésité à demander même si au départ le malaise et la peur te dise le contraire. Que ce soit le budget qu’un client a en tête pour le projet, une recommandation ou les difficultés qui l’amènent vers toi, il faut en parler et obtenir des réponses claires. Souvent, les questions que tu n’oses pas poser sont justement celles qui devraient l’être.